Problématique
La femme a été créée «
à côté » de l’homme
et non « de la côte » de l’homme
: elle n’appartient donc pas à l’homme
; il y a un rapport d’égalité homme
/ femme dans la Bible correctement traduite. Or la Bible
parle peu de la femme et laisse peu parler les femmes
: comment expliquer cela ?
Sarah
/ la justice
L’alphabet abstrait des Sumériens et l’idée
de Dieu vont de pair car le pictogramme donnait une
image de Dieu et donc, ne pouvait rendre compte d’un
dieu abstrait. Les Sumériens, en outre, ont inventé
la ville indo-européenne ; or, qui enseignait
dans ces villes ? Les femmes. Sarah était l’une
d’elles. Ces villes étaient riches et attiraient
une main d’œuvre sémite importante,
alors pour se protéger, ces villes édifiaient
des murailles, d’où la création
de « banlieues ouvrières » hors les
murs.
Ur est un exemple de ces villes : il y avait là
un Amorite fabricant d’idoles protectrices qui
livrait sa marchandise ; son fils, Abram, se rend compte
que les riches sont mieux assurés que les pauvres
: il commence à penser à un Dieu plus
égalitaire, plus juste. Dans le même temps,
Sarah s’enfuit à la suite d’un conflit
familial et … rencontre Abram. Abram rêve
d’un même Dieu qu’elle, mais elle,
elle a les outils conceptuels pour le créer :
elle sait écrire et elle est donc au départ
de la création d’un Dieu de justice.
Tsippora
/ la liberté
L’esclave ne rêve pas de la liberté
mais de devenir maître car il ne sait pas ce qu’est
la liberté ; il reproduit le schéma, mais
à l’envers. A l’époque de
Moïse, les Juifs sont environ deux millions et
esclaves dans leur tête : ils voudraient être
maîtres, mais … ils n’ont pas d’esclaves
!
Tsippora, la femme de Moïse, arrive alors : c’est
une Kouchite (une femme noire, donc). Les Hébreux
ne savent pas s’organiser, ne savent pas comment
faire et certains souhaitent revenir en Egypte ! Tsippora
est victime du racisme quotidien en tant que femme,
étrangère, et noire. Une révolte
familiale se monte donc avec Myriam, la sœur de
Moïse et Aaron. On ne supporte pas que Tsippora
donne des conseils.
Dieu descend alors dans la nuée et Myriam attrape
la lèpre. Moïse intervient pour disculper
Myriam car elle est ignorante ; Dieu concède
et Myriam ne sera atteinte du mal que pendant sept jours.
Il y a 613 règles dans la loi de Moïse ;
parmi ces lois, on trouve des rappels constants au respect
de l’étranger et à la protection
de la femme : ces principes proviennent de Tsippora,
car la société égyptienne ne permettait
pas cela.
Lilah
/ l’enseignement de la Loi
Pendant l’Exil, esclaves, on rêvait de Jérusalem
; or, quand, enfin, on a pu y retourner, peu y sont
allés ! Beaucoup ont préféré
rester libres en Babylonie plutôt que de reconstruire
un pays dévasté et occupé par d’autres
peuplades. Ainsi, sur un million d’Hébreux
en Babylonie, 24 000 seulement revinrent en Canaan !
Parmi ces derniers, Esdras qui, en 397 av. J.-C., décide
d’écrire les 613 règles mosaïques
: c’est le Pentateuque, c’est-à-dire
non pas sur des tablettes, mais en un livre, la Torah.
Mais les gens ne savent pas lire, alors sa sœur
Lilah arrive comme enseignante. Un an plus tard, le
peuple sait lire !
Alors
pourquoi parle-t-on si peu des femmes ?
L’interprétation marxiste explique qu’avec
la mécanisation du travail, les femmes sont infériorisées
: elles ne peuvent pas produire elles-mêmes car
elles sont physiquement moins résistantes.
Pour les Juifs, le Mal qui change toujours de visage
est incarné par les Amalécites, symbole
des différents peuples qui ont persécuté
les Juifs ; mais les hellénistes ont traduit
– fort mal – la Bible en grec et c’est
depuis eux que le Mal apparaît sous les traits
d’une femme. Saint Paul conseille le célibat
et, si la tentation est trop grande, de ne prendre qu’une
seule femme : le célibat des prêtres et
la monogamie sortent de là. Et c’est dans
ce climat-là que des hommes se réunissent
à la fin du Ier – début du IIe siècles
pour choisir et regrouper les livres saints ; on écarte
alors les femmes.
Quant à saint Augustin (fin IVe – début
Ve siècles), il invente le concept de «
péché originel » : si l’homme
ne peut arriver à la sainteté, c’est
qu’il est tenté en permanence par la femme
!
Epilogue
Marek Halter travaille en ce moment sur Khadidja, la
femme de Mahomet ; c’est elle qui a fait venir
des scribes pour enregistrer par écrit les pensée
de son mari ; elle est donc à l’origine
du Coran.
Des chrétiens lui ont aussi demandé d’écrire
sur Marie : en effet, la Galilée à son
époque, c’est « le Vercors »,
un pays vaincu, occupé, terrorisé. Aux
noces de Cana, Marie décide que c’est le
moment. Jésus a peur mais Marie le piège.
Qui a fait Jésus ? C’est Marie…