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LE SALON DES BEAUX ARTS |
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Cette exposition périodique qu'on
appelle Salon depuis qu'elle se tient dans le salon Carré du Louvre
devient un événement considérable dès le XVIIIe
siècle.
Une critique spécialisée,
une commission qui garantit la moralité des oeuvres et qui perpétue
la tradition de la "grande peinture", tel est le décor de ces Salons
officiels, organisés par l'Académie royale, auxquels sont
aimablement conviés au regard des amateurs de plus en plus nombreux,
les exposants académiciens, les agréés, et quelques
privilégiés. De même, la Royal Academy, à Londres
organise des Salons officiels à partir de 1769, avec un succès
sans cesse grandissant.
En France, depuis 1798, après
seulement sept années de liberté, un jury d'admission élu
au suffrage universel régit le Salon. Sous le Second Empire, il applique
strictement les principes esthétiques de la tradition, celle de
l'Académie des beaux-arts, qui confine à l'Académisme,
à l'origine d'une forte opposition qui créera de nombreux Salons
parallèles pour combattre le Salon officiel - Courbet à
l'Exposition universelle de 1855, Salon des refusés au palais de
l'Industrie en 1863, expositions impressionnistes chez Nadar à partir
de 1874 - 1884 : "Ni jury, ni récompenses",
proclame la toute nouvelle Société des artistes indépendants,
fruit de la scission au sein de la Société des artistes
français, instituée par Jules Ferry en 1880 pour tenter
d'atténuer la main-mise de l'Académie des beaux-arts sur le
Salon,sans succès apparemment. Les citadelles de corps constitués
sont difficiles à supprimer. Cézanne désespérait
d'être un jour admis au "Salon de Bouguereau" (c'est ainsi
qu'il appelait le Salon)
Nouvelle scission en 1889, Meissonier,
Rodin, et Puvis de Chavannes fondent la Société nationale des
beaux-arts : ils accueilleront Lebourg, Sisley, Maillol.
Puis les Salons se multiplient, ils expriment
des courants, des différences, des projets opposés (ainsi le
célèbre Salon d'automne qui expose les fauves en 1905). On
vainc l'ostracisme par la multiplicité, ce n'est pas toujours un gage
de qualité.
Source : cédérom "ORSAY, 1848 - 1914"
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